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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 12:20

Il n’y a rien de plus préjudiciable à l’égalité des chances qu’un système unique.

Depuis plusieurs semaines, les médias français ne cessent de commenter la réforme des programmes et des collèges, dont l’objectif proclamé est de lutter contre les inégalités. On constate non seulement une erreur de diagnostic mais un manque total de vision.

La réforme de Najat Vallaud-Belkacem a été initiée sur un double constat : le nombre croissant d’élèves en difficulté à la fin du collège1 ainsi que l’ennui des collégiens. En 2012, on constatait en effet qu’environ 20% des élèves du collège avaient des difficultés en compréhension de l’écrit et en mathématiques et que seulement 30% des collégiens déclaraient s’ennuyer « rarement » ou « jamais ».

Afin de lutter contre les difficultés scolaires des élèves, le gouvernement a eu pour première idée de refondre les programmes. Ainsi ceux-ci seront « plus simples […] plus progressifs […] et moins prescriptifs ». Ils seront « repensés dans leur forme », puisque « ce n’est pas un problème quantitatif mais qualitatif »… Si l’on regarde les effets des réformes successives des programmes par le passé, on peut néanmoins douter de la pertinence de cette approche. On peut également se demander pourquoi il faudrait refondre l’ensemble du programme, pour toutes les classes d’âge et pour tous les établissements, quand ce sont seulement certains d’entre eux qui ont des grosses difficultés, alors que les autres sont bons et même parfois excellents.

Mais surtout, vouloir tout réformer revient en fait à méconnaitre gravement le véritable problème du collège, alors que celui-ci a été officiellement mis en évidence depuis déjà 8 ans. Un rapport du Haut Conseil de l’éducation datant de 2007 révèle en effet que 40% des élèves « sortent du CM2 avec de graves lacunes ». Dans le détail, 25% des élèves de CM2 « ont des acquis fragiles et insuffisants en lecture, écriture et calcul » tandis que 15% d’entre eux « n’ont pas la maîtrise des compétences de base dans ces domaines. » Le rapport poursuit : « Comme la fin du CM2 n’est plus la fin de l’école obligatoire, leurs lacunes empêcheront ces élèves de poursuivre une scolarité normale au collège. » Plutôt que réformer le collège, c’est donc bien le primaire qu’il faut améliorer, afin que les élèves arrivent au collège en sachant correctement lire, écrire et compter.

Ce constat éclaire d’ailleurs en grande partie pourquoi certains élèves s’ennuient, car quand un élève ne comprend rien, il renonce à écouter le cours et donc il s’ennuie. Avec 40% des élèves qui entrent au collège avec de graves lacunes et seulement 20% à la sortie d’après l’OCDE3, celui-ci pourrait même paraître déjà assez performant pour réparer les pots cassés… L’introduction d’« enseignements pratiques interdisciplinaires » pour des « réalisations concrètes, individuelles et collectives » afin de remédier à l’ennui et au manque d’autonomie des élèves est donc comme on le voit clairement à côté du problème. Ces enseignements viennent en outre rogner sur les matières fondamentales déjà mal assimilées et ils supposent une coordination entre les professeurs, qui a fort peu de chances de se produire.

Qui sont ces enfants en graves difficultés ?

En réalité, les associations de terrain savent depuis longtemps que l’échec de beaucoup d’élèves n’est pas le fait du hasard, et les enseignants savent prédire les plus graves difficultés futures dès la maternelle4. La détection et des dispositifs adéquats en direction de ces enfants, c’est ce que préconisent non seulement les associations de terrains et les instituteurs mais également l’OCDE et même une énarque inspectrice des affaires sociales dans une interview au Figaro.

Il est donc particulièrement malheureux que malgré ce diagnostic – qui devrait appeler des solutions ciblées – on retrouve dans la réforme du collège la logique égalitariste simpliste de la gauche, qui souhaite « redonner sa pertinence, 40 ans après sa création, à l’ambition républicaine du collège unique ». Un collège unique dont on doute qu’il ait jamais eu sa pertinence… On voit mal en effet en quoi un collège unique est mieux qu’un collège adapté aux besoins et aux caractéristiques des élèves, ce que pratiquent un certain nombre de pays bien meilleurs que nous dans le classement Pisa de l’OCDE.

S’il subsistait un doute, les études empiriques le démontrent : il n’y a rien de plus préjudiciable à l’égalité des chances qu’un système unique. Des think tanks américains aux orientations politiques diverses s’accordent pour conclure que les enfants pauvres ou d’origine immigrée ont des performances bien meilleures dans les charter schools5 – écoles gérées librement de manière privée – que dans les écoles publiques classiques. Pour ne citer qu’un exemple, il suffit de regarder l’évolution du système scolaire de la Nouvelle Orléans. Suite à l’ouragan Katrina en 2005, la plupart des écoles sont devenues des charter schools et aujourd’hui environ 80% des élèves sont scolarisés dans l’une d’entre elles. Or, si en 2004 seulement 54% des élèves réussissaient leur examen de fin de lycée en 4 ans, ce taux est aujourd’hui de 78%, soit une augmentation de 50% du taux de réussite.

Cette position de bon sens consistant à apprendre correctement à lire et compter aux élèves du primaire et à favoriser la concurrence, semble malheureusement peu partagée par la classe politique française. L’idéologie égalitariste continue au contraire d’entretenir, voire d’aggraver l’inégalité qu’elle prétend combattre.

Par Domi d’Emploi 2017

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 09:39

Cantines scolaires : le Parti Radical dénonce des polémiques politiciennes et démagogiques

Après les récentes polémiques sur ce sujet, le Parti Radical souhaite apporter son soutien à tous les maires ne voulant pas supprimer les repas de substitution dans les cantines scolaires.

Offrir à un élève le choix d'un second repas, aussi bien pour des raisons confessionnelles que privées, n'a jamais conduit les écoles publiques à proposer des repas dits « communautaires » de type casher ou hallal.

Malheureusement, jouant avec les peurs et déformant le sens profond de la laïcité, certains souhaitent récupérer cette polémique à des fins purement politiques et démagogiques. Loin d'apporter une solution durable, ces postures ne font qu’envenimer la situation du religieux dans la cité avec une détérioration du « bien-vivre ensemble ».

Enfin, chacun peut constater que la pratique des communes dans ce domaine, et ce depuis de très nombreuses années, n'a jamais porté atteinte à notre laïcité. Dès lors, pour le Parti Radical, il est temps de cesser de jouer le jeu des extrêmes qui sont les seuls à profiter des amalgames créés.

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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 15:44

A l'UMP, les critiques ont fusé contre ce que certains députés appellent les «antichambres de la mort».

L’Assemblée nationale a adopté mardi soir, après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l’UMP, le principe de l’expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées «salles de shoot», pendant six ans maximum.

Soutenu par tous les groupes de gauche, l’article 9 du projet de loi de modernisation du système de santé, porteur de cette mesure, a été adopté par 50 voix contre 24, en première lecture.

«Aidez plutôt les toxicomanes à guérir qu’à s’autodétruire», a lancé le député UMP de Paris Philippe Goujon, son collègue Yannick Moreau déclarant que, «si on osait, on pourrait même appeler "antichambres de la mort"» ces «salles de shoot».

Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d’autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d’hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d’immeuble, selon la majorité.

«Des gens qui ont disparu des radars de notre société» et échappent à tous les dispostifs existants, selon la présidente PS de la commission des Affaires sociales Catherine Lemorton, pharmacienne de profession «avec 15 ans d’expérience dans un réseau de réduction des risques à Toulouse».

Outre une réduction des risques liés aux injections (infection au VIH, hépatite C...) et une amélioration de l’accès aux soins des usagers de drogues les plus marginalisés, ces salles ont aussi entre autres objectifs une diminution des nuisances dans l’espace public.

Il s’agira de locaux gérés par les professionnels des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Carrud), où sera autorisée la consommation des substances illicites apportées par ces toxicomanes dans la limite de leur consommation, sous la supervision d’une équipe pluridisciplinaire, avec des professionnels de santé et du secteur médico-social.

Les toxicomanes détenant pour leur seul usage et consommant des stupéfiants dans ces salles ne pourront être poursuivis pour usage et détention illicite. De même, les professionnels intervenant dans ces salles ne pourront pas être poursuivis pour complicité d’usage illicite de stupéfiants notamment, s’ils agissent conformément à leur mission de supervision.

Le coût de ces salles est estimé à environ 800 000 euros par an, si l’on se base sur le projet d’expérimentation parisien, a indiqué la ministre de la Santé Marisol Touraine, soulignant face aux critiques de la droite que le gouvernement consacrait par ailleurs 388 millions d’euros par an à la prévention et à la lutte contre les addictions.

«SIGNAL CATASTROPHIQUE»

L’UMP, qui a défendu moults amendements de suppression et prôné plutôt sevrage et abstinence, a dénoncé ces salles comme inefficaces à diminuer le nombre de toxicomanes ou à les sortir de leur addiction, comme Bernard Debré, médecin de profession. Le groupe, qui les a considérées comme un feu vert à de «paradis artificiels officiels» et «une première marche vers la dépénalisation» de la drogue, a alerté sur des risques de possibles overdoses à l’intérieur et de «zones de non droit» à l’extérieur.

Ses orateurs ont aussi reproché à la majorité de vouloir de se donner «bonne conscience» mais également de faire preuve de contradiction, après avoir «stigmatisé l’alcool et le tabac» par de précédentes mesures de ce projet de loi débattues la semaine dernière. La députée FN Marion Maréchal-Le Pen a critiqué un «signal catastrophique envoyé à la population française puisque l’Etat va organiser une violation de la loi».

«RÉPONDRE À DES RÉALITÉS»

«Arrêtez de vouloir faire peur: il ne s’agit nullement d’ouvrir des salles partout en France pour toujours, mais de répondre à des réalités», a lancé la «députée de la gare du Nord» Seybah Dagoma (PS). Outre Paris, deux autres villes pourraient utiliser cette possibilité.

L’écologiste Jean-Louis Roumégas, qui a affirmé avoir récemment vu en pleine après-midi à Montpellier deux personnes se droguant derrière une voiture, avec des seringues à même le sol, a défendu une mesure «pragmatique». Quant au gouvernement, sa position contre «la dépénalisation des drogues douces n’a jamais varié depuis 2012», a assuré la ministre.

AFP

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